Les nombreux châteaux du Portugal fascinent les touristes et vacanciers. Certains s’adonnent au tourisme d’histoire en visitant les anciens champs de bataille pour découvrir le passé, comprendre les stratégies militaires et rappeler les sacrifices. Les lieux d’un événement historique d’envergure intriguent bien des gens. L’une des régions les moins montagneuses du Portugal, l’Alentejo a été de ce fait le théâtre de batailles importantes qui ont jalonné l’histoire du Portugal vieille de 800 ans et sa lutte pour devenir une nation indépendante. Cette région compte des dizaines de châteaux, des villes fortifiées et des forteresses. Les champs de bataille de l’Alentejo invitent qui les visite à se plonger dans le passé et à commémorer le courage et la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour l’indépendance du Portugal.
Bataille d’Ourique (1139), à Castro Verde
La bataille d’Ourique marque un tournant décisif dans l’histoire du Portugal. Triomphant de cinq rois maures, Afonso Henriques est proclamé roi du Portugal le 25 juillet 1139 par ses troupes.
C’est dans la campagne d’Ourique, à environ cinq kilomètres du village de Castro Verde, que l’armée portugaise se heurte aux troupes des cinq rois maures de Séville, Badajoz, Elvas, Évora et Beja. Selon la légende, Afonso Henriques aurait entendu la voix de Dieu lui promettre la victoire à Ourique et dans d’autres batailles. Le lendemain de cette révélation, les troupes chrétiennes dirigées par Afonso Henriques parviennent, malgré leur infériorité numérique, à décimer les forces arabes. Toujours selon la légende, Afonso aurait déclaré que le drapeau comporterait cinq boucliers disposés en croix pour symboliser la défaite des cinq rois maures. L’un des plus beaux monuments érigés pour commémorer cette victoire est la basilique royale, dont les carreaux de faïence, peints à la main, illustrent des scènes de la bataille d’Ourique.
Bataille d’Atoleiros (1384), à Fronteira
La bataille d’Atoleiros (bataille du bourbier) revêt une importance capitale. En repoussant l’invasion castillane en pleine crise dynastique et en arrachant la victoire, les Portugais prouvent que le peuple sait défendre son indépendance face à la puissance espagnole. La victoire des troupes portugaises, malgré leur infériorité numérique, à Fronteira, en avril 1384, est décisive pour l’histoire et l’avenir du pays. Elle prépare à une autre victoire lors d’une importante bataille qui se déroulera à Batalha l’année suivante. Devant la supériorité numérique des forces castillanes (ratio de 3 contre 1), le jeune Nuno Álvares Pereira, véritable génie militaire, attire les Espagnols dans un guet-apens. Il choisit soigneusement le lieu de la bataille, près de Fronteira, en pleine campagne, à proximité d’un ruisseau, là où le sol est bourbeux, pour briser l’élan de l’attaque ennemie. Il creuse des fossés, y cache des lances, pointes vers le haut, et commande à ses archers de se poster sur les hauteurs. Il recourt à la tactique du carré d’infanterie pour repousser la cavalerie ennemie. Les troupes portugaises déciment l’armée castillane et Nuno Álvares Pereira devient un héros national. Le centre d’interprétation de la bataille d’Atoleiros montre aux visiteurs une reconstitution de cette bataille historique et ses répercussions.
Bataille des lignes d’Elvas (1658), à Elvas
Durant la guerre de Restauration, vers la fin de 1658, les forces espagnoles ont encerclé pendant des mois Elvas. Le 14 janvier 1659, une bataille opposant 14 000 fantassins espagnols à 11 000 soldats portugais se déroule à Elvas. Une armée mise sur pied par António Luís de Menezes, comte de Cantanhede, vient au secours des troupes portugaises pour mettre fin au siège. La défaite écrasante des troupes espagnoles libère la ville assiégée d’Elvas. Les fortifications massives d’Elvas demeurent les témoins de cette guerre. Certains remparts datent de l’époque du roi Sancho II. Elvas est le plus grand ensemble de fortification terrestre à fossés secs du monde encore en place aujourd’hui. Le mur d’enceinte entoure la ville et ses forteresses sur une distance de 8 km (5 miles).
Bataille d’Ameixial (1683), à Estremoz
En 1683, une armée espagnole imposante, commandée par João José de Áustria, pénètre le Portugal à Badajoz pour ensuite conquérir Lisbonne. L’armée portugaise, beaucoup plus petite, sous le commandement de Sancho Manoel, comte de Vila Flor, réussit à vaincre les Espagnols à Ameixial, à quelque dix kilomètres d’Estremoz, le 8 juin 1663. Un monument commémoratif a été érigé sur Estrada do Cano (près du numéro 245).
Bataille de Montes Claros (1665), à Borba
La dernière bataille de la guerre de Restauration s’est déroulée près de Rio de Moinhos, non loin de Borba. Un monument commémore la victoire remportée en 1665 par l’armée portugaise à Montes Claros. Cette dernière bataille de la guerre de Restauration s’est soldée par la signature, en 1668, du traité de paix entre le Portugal et l’Espagne. La même année, un monument commémoratif a été érigé sur ordre d’António Luís de Menezes, marquis de Marialva, comte de Cantanhede et capitaine de la bataille. Réalisé en marbre blanc local, le monument est coiffé d’une couronne royale. À sa base, une inscription rend hommage aux soldats tombés au combat. La chapelle de Nossa Senhora da Vitória, située à environ 1,5 km (1 mile) de là, est également dédiée aux soldats qui ont sacrifié leur vie lors de la bataille. De cet endroit, l’on a une vue extraordinaire sur le champ de bataille, les montagnes avoisinantes et les nombreuses carrières de marbre.