Aller au contenu
Blog

Éviter la foule pour découvrir les richesses de la côte de l’Alentejo

Si vous avez séjourné un tant soit peu au Portugal, vous aurez sûrement été ébloui par l’azur de son ciel radieux et la constance du soleil. L’on dit du Montana que c’est une contrée à ciel découvert, mais je ne suis pas d’accord avec cette description. En revenant au Portugal après avoir résidé cinq ans à l’étranger, ce qui me frappe est le ciel, magnifique, d’un bleu profond. Je quitte Lisbonne pour me rendre dans l’Alentejo. En empruntant le pont Vasco da Gama, un pont à haubans, le plus long de l’Union européenne, je ne cesse de m’émerveiller devant le spectacle de ce ciel éclatant. Me voilà de retour! 

Lorsque vous apercevez les chênes-lièges ponctuer le paysage (le Portugal est le plus grand producteur de liège au monde), vous savez que vous êtes dans la région de l’Alentejo. Je quitte la route principale pour me rendre à la plage de Melides, où une fine bande de sable doré sépare la mer du lagon. Le bar rustique qui s’y trouve constitue la halte rêvée de bien des gens qui, une bière à la main, aspirent s’y retirer pendant quelques jours. Je ne m’y arrête qu’un bref instant. Je vise un tout autre coin de paradis.

Une route de gravier en périphérie du petit village de Cercal, à 40 km (25 miles) au sud de Melides, traverse un boqueteau d’eucalyptus élancés et me mène vers Herdade da Matinha, une maison de campagne idyllique qui me laisse ébahi. Au cœur du Parc naturel du sud-ouest de l’Alentejo et de la côte vicentine se trouve cette maison agrandie qui témoigne de l’esprit excentrique de son charismatique propriétaire Alfredo Moreira da Silva dont les peintures hautes en couleur dialoguent avec le décor dépareillé, mais harmonieux pour créer un univers imaginaire imprégné d’art et de design dans un cadre champêtre. Des miroirs baroques, des vases peints à la main (la propriété recèle des antiquités amassées au fil des générations) côtoient des canapés moelleux et des meubles de jardin en osier recouverts de jetés et de coussins multicolores. Chacune des chambres est décorée avec goût, avec une touche d’art contemporain. L’on peut se prélasser à la piscine, déguster la gastronomie et de merveilleux vins. Il vous sera peut-être difficile d’échapper à la fascination qu’exerce la décoration fantaisiste de chaque salon. 

 
Le lendemain matin, je mets le cap sur Porto Côvo, le classique village de pêcheurs portugais entouré de certaines des plages les plus lumineuses de l’Alentejo. Située dans ce village, la plage Praia dos Buizinhos est un incontournable : un cordon de sable doré adossé à une enceinte de falaises escarpées. De là, on peut continuer son chemin pour se rendre à la spectaculaire petite plage Praia da Samoqueira entrecoupée de falaises abruptes dignes des fjords. 

Le midi, je m’arrête au Arte e Sal , un restaurant familial spécialisé dans les fruits de mer situé en bord de mer, près de Sines. Ce fleuron de la gastronomie attire les foules, et pour cause. Vous serez reçus avec la chaleureuse hospitalité prodigue de ses propriétaires, cette hospitalité légendaire qui fait la renommée du Portugal. Filipe Barros, l’héritier de ce joyau, m’abreuve des spécialités régionales de son restaurant à goûter absolument : une parfaite salade de poulpe vinaigrée, un mérou grillé sans fla-flas, mais impeccable, les migas de espigos (un mets savoureux à base de chapelure, d’ail, d’huile d’olive, de pain rassis et de rapinis) et des crevettes nageant dans une sauce au lait de coco et à la coriandre fraîche. J’ai fait honneur à sa cuisine, vidant mes assiettes, le bon pão alentejano (pain de l’Alentejo) aidant à effacer toute trace du repas!

Repu, je me dirige vers ma prochaine escale, Monte do Zambujeiro, non loin de l’un de mes villages côtiers préférés au Portugal, la remarquable Vila Nova de Milfontes. Le Monte do Zambujeiro, avec ses chambres et sa piscine au-dessus de la rivière Mira, se trouve à seulement 5 km (3 miles) de la ville. En raison de son emplacement loin des foules, c’est l’endroit idéal pour s’isoler et s’offrir une belle escapade. Je parviens à trouver la Casa do Rio (« maison de la rivière »), une maison de vacances dotée d’une douche extérieure, d’un barbecue, d’un patio avec vue sur la rivière et sa cuisine entièrement équipée, qui me donne envie d’y séjourner. 

Je retourne à Vila Nova de Milfontes, une charmante ville située au cœur de la magnifique côte de l’Alentejo, l’un des plus beaux sites côtiers du Portugal, qui ne cesse de m’impressionner. Située à l’embouchure de la Mira, la lumineuse Vila Nova de Milfontes, remplie de maisons blanchies à la chaux, est bordée de plages fluviales des deux côtés, toutes somptueuses. Quand on songe au repas du soir, l’on pense aussitôt à Tasca do Celso, une taverne locale dont la réputation est légendaire.

* Voici le premier billet d’une série de trois rédigé par le journaliste Kevin Raub qui sillonne l’Alentejo à la découverte de ses merveilles.


Image 846